Newsletter n°31 – octobre 2023

Sous les feuilles qui tombent

Bientôt

Le chemin disparaît.

     Un soir, alors que je venais finir un travail dans l’atelier, j’entends gratter près du mur. Le bruit cesse, j’ai peut-être rêvé….Grat grat. Je vais voir de plus près. Le chien aussi commence à renifler et à remuer la queue, tout près d’un vieux tas de chiffon sous une étagère. Mais oui ça bouge… un hérisson ! C’est le deuxième à avoir élu domicile chez nous, le premier s’étant fait un nid bien douillet sous une vieille ruche vide dans le poulailler. Le troisième même, si je compte celui que j’avais trouvé près d’une pile de bois, malade, en pleine journée. J’avais dû l’emmener d’urgence au refuge pour qu’il se refasse une santé, ce qui lui avait bien pris quatre mois.

     On dit souvent, à propos du hérisson : « il a des pics mais c’est un animal utile car il mange les limaces ». Et à propos de l’araignée : « elle pique mais elle est précieuse car elle nous débarrasse des moustiques ». Manière de ne percevoir les autres être vivants qu’au regard de ce qu’ils nous apportent à nous, humains. De la même manière, au lieu de voir un arbre sous notre assiette, nous voyons du bois, car il nous est utile. Et pourtant il en fallu du temps, de l’eau, de la lumière, et mille autres choses encore, pour que ces fibres poussent et dessinent peu à peu la silhouette d’un arbre. Cet arbre-. Il ne l’a pas fait pour nous, pousser, ni contre nous. Il s’est juste trouvé là. Comme nous. Comme le hérisson.