Newsletter n°1 – avril 2021

Au moment où commence avril,
L’esprit doit se montrer subtil.

                                   Saint Urbain de Langres

Bientôt deux ans que j’ai découvert / redécouvert le travail du bois, et que je suis « tombé dedans ». Et un an déjà que, confiné, je faisais l’expérience que le travail salarié ne me manquait absolument pas, et que germait le rêve de ne faire « que ça », que travailler le bois. Bientôt peut-être !… 

En attendant, comme vous avez pu le voir, Charpenté grandit : site internet, boutique Etsy, compte Instagram, et quelques objets en dépôt-vente dans l’excellente épicerie fine « Aux Antipodes », à Senlis !

N’hésitez pas à me faire part de vos suggestions et commentaires pour améliorer tout ça, et si vous avez des idées d’objets ou si vous voyez passer des photos inspirantes, je prends !…

Ces dernières semaines je suis allé faire scier tout un tas de rondins de bois, mon atelier est maintenant rempli de planches de toutes sortes d’essences en train de sécher : l’odeur est forte, et rassurante à la fois. Chaque essence a son odeur : le noyer, en particulier, dégage une odeur très puissante, presque animale. Certains seraient peut-être dérangés par cette odeur, moi non, au contraire ! Chaque arbre a son identité, exprime son identité même en séchant. Le robinier, lui sent les petits bâtonnets de réglisse en bois… et tout ça se mélange joyeusement. Toute une petite forêt sur mes étagères : chêne, noyer, merisier, cerisier, érable, robinier, tilleul, poirier, prunier… ils sont là, derrière moi, et m’accompagnent pendant que je travaille. En attendant, ils patientent, ils mûrissent, et je dois parfois brosser quelques planches avant de les remettre à sécher, comme on fait avec les meules de Comté dans mon Jura natal ! D’ici un an, peut-être deux pour les planches les plus épaisses, je pourrai me servir dans ma « bibliothèque » de bois pour fabriquer de nouveaux objets. Je me souviens de l’origine de chaque morceau, qui me l’a donné, où je l’ai trouvé, où je suis allé le chercher pour l’acheter… c’est, me semble-t-il, non seulement de l’intérêt, mais aussi de l’attention, du soin, et en fin de compte une forme de respect. Cet arbre a poussé, il était vivant, et nous avons l’honneur de pouvoir le travailler pour lui offrir une « seconde vie » ! Gratitude.

Pour finir, laissez-moi vous conseiller l’excellent et passionnant livre que je suis en train de lire en ce moment : Être un chêne, sous l’écorce de Quercus de Laurent Tillon. L’auteur, qui travaille à l’Office National des Forêts, a choisi de nous raconter l’histoire de « son arbre », qu’il baptise « Quercus » (nom latin du chêne), vieux de plus de 250 ans… et à travers l’histoire de cet arbre, Laurent Tillon partage avec nous toutes ses connaissances sur les arbres, et la vie de la forêt : saviez-vous par exemple qu’en poussant les arbres font attention à ne pas se « toucher », en communiquant à l’aide de molécules chimiques ? On appelle cela de la « timidité »… moi, j’appellerais plutôt cela du tact.