L’ambiance sur les marchés. Il y a le vendeur de saucissons catalans, les 3 pour 10€. « La dégustation est gratuite ! On peut tout goûter sauf le vendeur !… ». Il y a la petite dame qui vend ses objets en verre coloré, dauphins, tortues, chouettes, chacun peut trouver son animal fétiche. Il y règne un esprit de camaraderie immédiat entre les vendeurs : on se tutoie, on se file un coup de main, on se prête une rallonge… Et quand un marché se déroule sur deux jours, on se retrouve le lendemain comme des bons copains, on blague. Le soir venu, par contre, au moment de remballer et de charger sa marchandise, il arrive que tout le monde se précipite pour ramener sa camionnette et partir le plus vite possible, sans se retrouver coincé dans la file d’attente. C’est chacun pour soi.
Mais cela n’empêchera pas, la fois d’après, quand on se recroisera sur un autre marché, de se demander des nouvelles comme on le fait à un vieil ami qu’on n’a pas vu depuis des lustres. Tiens, la petite dame aux objets en verre. Elle m’a apporté un morceau de bois. Il était à son père, sculpteur sur bois, décédé quand elle était encore enfant suite à une coupure mal soignée. « Vous pourrez peut-être en faire quelque chose, vous ». Grâce à elle, je ne repartirai pas les mains vides : j’ai gagné un morceau de bois. Un morceau de bois qui raconte la vie qui continue.