Quand venait l’été, et, parfois, au plus profond des grandes vacances, les longs moments d’ennui, il nous arrivait, enfants, de prendre un bâton, un canif, et de tailler, sculpter, orner, sans trop savoir au juste où cela nous emmènerait. Mais l’activité même avait le mérite de nous occuper, on ne voyait plus le temps passer, et les heures défilaient, assis sur un mur en pierre, tandis que les copeaux s’accumulaient par terre. Il n’y avait pas vraiment de but, ni d’objectif, mais faire cela requérait toute notre attention. Nous étions absorbés. Quoiqu’il en soit, on était fier du résultat, et même des petites coupures sur les doigts. Je ne peux pas ne pas repenser à ces moments-là, quand aujourd’hui, je prends un bout de bois, m’assois au soleil, et que le temps se met à ralentir à nouveau. Le plaisir est le même, et c’est comme si nous y étions encore… plaisir, et peut-être même bonheur, de se relier à quelque chose de l’enfance disparue. Alors peut-être qu’au bout, il y aura une cuillère, ou une tasse, mais peu importe. Ce qui compte, c’est la redécouverte de ce que peut avoir de meilleur un simple passe-temps.
Newsletter n°5 – août 2021
Août couve, septembre fait naître.